Créée: 1938
Superficie: 40,30 mille km2
Habitants: 1442,2 mille
La région de Boukhara est située dans la partie centrale et sud-ouest du pays. La région se compose de 11 districts ruraux: Olot, Bukhara, Vobkent, Gijduvon, Jondor, Kogon, Korovulbozor, Korakul, Peshku, Romiton, Shofirkon; 11 villes: Bukhara, Vobkent, Gazly, Galosiyo, Kogon, Olot, Gijduvon, Korakul, Romiton, Korovulbozor, Shofirkon; ainsi que 121 villages.
La ville de Boukhara est le centre administratif de la province (616 km de Tachkent, 259,0 mille personnes).
Agriculture: le coton, les céréales, les fruits et légumes, la production de cocons de soie, l'élevage de bétail.
Secteur d'activité: l'industrie textile, des mines et de raffinement de pétrole et de gaz, les métaux précieux.
Le territoire de la province est fait de collines et de plaines, le point culminant est le Tamditau (922 m), le désert Kyzyl Kum occupe les neuf dixièmes de la province.
Certaines terres bien irriguées sont seulement dans le sud de la province, les Oasis du Gijduvan, Boukhara et Korakul.
Le climat est continental avec des hivers très rigoureux. Les étés sont chauds et secs. Les ressources en eau sont limitées. Les principales rivières sont l'Amou-Daria et Syr-Daria. L'eau de l'Amou-Daria à l'oasis irriguées est livré à travers les canaux de l'Amou-Boukhara et l'Amou-Karakul. Le coton et le cocon sont cultivés à Boukhara, Gijduvan et Karakul oasis. Le retraitement des produits agricoles, notamment le coton, est bien développé.
La terre est très riche en ressources naturelles, mais la principale ressource est le gaz naturel. D'importants gisements de gaz extrait et raffinés de l'Ouzbékistan sont à Boukhara. Boukhara prend la tête à l'égard de l'exploitation minière de gaz naturel, la production de métaux, la métallurgie non ferreuse et l'industrie chimique. Ceci en dépit du fait que la densité de population dans la province est le plus bas dans le pays, avec le sud de la province.
Economiquement, l'industrie locale et de l'agriculture englobe une variété de domaines de l'industrie. Korovulbozor est l'un des plus grandes raffineries de pétrole . La province est l'un des principaux centres de carburant et industrie de l'énergie en Asie centrale.
Il ya des usines qui font des matériaux de construction, les raffineries de céréales, bière et vin brasseries, les usines de transformation du lait, usines de conserves, ainsi que le chocolat et les macaronis.
Usines de l'industrie légère produisent la peau d’astrakhan. Il y a plus de 100 entreprises d'État, 13 coentreprises, 1780 entreprises petites et moyennes, ainsi que 54 entités coopératives.
Agriculture est divisée en deux - l'un dans le sud et l'élevage dans le nord. La récolte principale est le coton, en plus de l'horticulture, des raisins, et les cocons. L'élevage est principalement orientée vers la production de viande et de lait. Une caractéristique supplémentaire de l'élevage Boukhara est la production de peaux de Karakol. Moutons Karakul sont élevés dans des pâturages dans le désert Kyzyl Kum.
Le réseau de transport principal est le chemin de fer (210,6 km). La longueur totale des routes de l'automobile est 9,820 km. Les routes principales sont Boukhara - Turkménistan, Boukhara - Guzar.
Il ya 527 écoles, de nombreux collèges, lycées, écoles de musique spécialisés et trois établissements d'enseignement supérieur, 504 bibliothèques, 265 clubs, 5 musées, 55 établissements de santé, et 3 sanatoriums.
Boukhara est aujourd’hui une ville de plus de 235 000 habitants (1992), construite dans le delta du fleuve Zeravchan, dans une oasis sur le canal Chakhroud, et sur la route des grandes caravanes. La ville-musée, qui comptait au XIXes. des centaines de mosquées et de médersas, forme un véritable labyrinthe de ruelles et ses minarets...
Son nom semble dériver d’un terme du sanskrit vikhara signifiant "monastère". Son origine légendaire remonte à l’antique roi-héros iranien Sy avouch. Son histoire renvoie au deuxième millénaire avant J.-C., à l’époque de l’état de Kushan, qui sera ensuite incorporé à l’état Ephtalite. Bien avant l’arrivée des Arabes, l’ancienne ville perse, d’une superficie de près de 40 ha, était l’une des plus grande ville d’Asie Centrale. À l’arrivée des Arabes en 709, elle devient le principal centre culturel du califat de Bagdad et un foyer religieux. En 892, avec l’émir Ismaël Ibn Amad, elle deviendra la capitale du prospère royaume Samanide indépendant (875-999), d’une grande tolérance religieuse en vers les nestoriens chrétiens, les manichéens et les bouddhistes. La langue persane renaîtra alors, et avec elle la poésie lyrique des Roudaki et Dakiki. C’est également là, à la fin du Xes., que le grand médecin, savant et philosophe Avicenne (ou Ibn Sina, 980-1037), proche de l’ismaélisme, ésotérisme de l’islam iranien, commença ses études. La croissance de la vile continua sous le règne de la dynastie des Karakhanides à partir du XIes...
Puis tombée aux mains d’autres Turcs, avec la dynastie des Seldjoukides - tribu provenant des rives du Syr Dria, arrivée en Transoxiane et à Boukhara, qui sera islamisée à la fin du XIes., puis qui créera un État seldjoukide au Nord du Khorassan et du Djurdjan, puis dont le plus grand représentant sera Toghroul Beg (règne de 1038 à 1063), qui s’emparera de l’Afghanistan, de l’Iran, du Tabaristan, du Djurdjan, de l’Irak et de la Mésopotamie syrienne...
Leur Empire sera étendu jusqu’en Anatolie, avec Konya comme capitale, d’où ils remportèrent d’importantes victoires sur les Byzantins (1176), avant que de devoir céder à l’emprise mongole, jusqu’en en 1343, avec la mort du dernier sultan seldjoukide en Anatolie -, la ville s’orna de nouveaux monuments, avant d’être mise à sac en 1220 par les hordes mongoles de Gengis Khan (1167 - 1227) - le "khan (roi) universel", Temüdjin, guerrier issu de la tribu Borjigin, qui réussit à unifier les tribus mongoles, par la force et une véritable organisation militaire -, épisode dramatique dont elle ne se relèvera que lentement. En 1370, l’arrivée de Tamerlan marque une autre étape importante. Elle sera intégrée dans l’Empire timouride. La cité caravanière fut ensuite conquise par les tribus nomades Ouzbeks vers 1500, sous le commandement du khan Cheïbani, puis, après la grande période de renaissance sous le pouvoir de la dynastie des Cheïbanides, vint en 1753 la nouvelle dynastie Manguite, qui restera en place jusqu’en 1920, même si dans le même temps elle sera finalement englobée dès 1868 dans l’Empire russe, qui deviendra soviétique en 1924.
Sur Boukhara, ville aux rues grouillantes, à la population accueillante et active, veillent curieusement des couples de cigognes, souvent perchées sur des minarets où elles ont élu domicile... Elles sont devenues le symbole de la ville, tout comme Nasreddine Afandi, le Tartarin local. Elle est située au centre du région riche en gaz naturel. Ses artisans travaillent la soie, la broderie de fils d’or et d’argent, les tapis et les moutons karakul qui produisent l’astrakan... Boukhara la sainte, et "Pilier de l’Islam" demeura la capitale régionale de la fin du XVIes. jusqu’en 1917... Son économie repose sur l’agriculture et l’élevage, la sériciculture, de l’industrie légère - tannerie, habillement... - et lourde, avec l’exploitation de gaz naturel... Le centre historique de Boukhara, tant ses monuments que son paysage urbain, est très bien conservé et classé, depuis 1993, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
À l'aube du XVIe siècle, l’empire des Timourides tomba sous les coups des Ouzbek conduits par le khan Chaybani. Ces nomades des steppes originaires du nord-est s’établirent en Asie Centrale, se sédentarisèrent et reprirent la structure d'États timourides, sans rupture culturelle. Le successeur le plus célèbre de Chaybani fut Abdulla Khan II. Sous son règne, la capitale, Boukhara prit le visage qu’elle a largement conservé jusqu’à nos jours. On y édifia un grand nombre de vastes bâtiments profanes, caravansérails, madrasas, bains, galeries marchandes (Tim) et marchés aux coupoles ( taq) ainsi que les khanaqahs, les maisons de rassemblements des derviches. Un mausolée était fréquemment intégré dans les bâtiments des khanaqas : en revanche, cette époque ne nous a guère laissés de mausolées isolés. On peut également dater du XVI siècle les premières mosquées de quartiers, qui allaient devenir le type de bâtiments sacrés le plus répandu.
Les édifices extraordinaires, à revêtement précieux et aux dimensions souvent gigantesques qui avaient caractérisé l’époque timouride, cédèrent la place à des bâtiments d’esprit fonctionnel, tant par leur plan que par leur décor, nettement plus modeste, ainsi que par leurs techniques de construction.
Au cours de la première moitié du XVIe siècle, on continua d’employer des techniques de décoration couteuses exigeant des procédés de fabrication complexe. C’est le cas notamment de la mosaïque de fragments de faïences sciées, qui allait être supplantée plus tard par des carreaux de céramique peints dans des teintes bleues et blanches, au dessin un peu moins soigné. Alors que les murs des époques antérieures étaient monolithiques, on construisit désormais les parois intérieures et extérieures en briques sur mortier de ganj (stuc), l’espace intermédiaire étant comblé par des tessons de brique et d’argile. Cette technique explique que les arcs de nombreux bâtiments de cette époque se soient affaissés et aient perdu leur forme d’origine.
À cette époque, le décor de faïence polychrome se limitait d’ordinaire aux façades. Même pour les grands bâtiments, l’intérieur était en revanche recouverte d’un enduit de stuc (gang), technique qui autorisa des reliefs complexes particulièrement impressionnants. Ce nouveau décor concerne avant tout les salles à coupoles, quelle que soit leur fonction. Bien souvent, les coupoles ne reposent plus comme autrefois sur un octogone de trompes mais sur des paires d’arcs qui se recoupent- une construction que l’on voit apparaître en Asie centrale au XVe siècle et qui se répand désormais largement.
Le carré médian forme par ces arcs servait de support à une coupole de diamètre réduit ou- encore plus fréquemment- à une lanterne. Cette technique, plus stable et plus résistante, permettait de couvrir des salles spacieuses, auxquelles elle prête une nouvelle forme, plus dynamique. L'idéal architectural de l’époque tendait moins vers le grandiose et le luxe tant prisés de Temur et de ses successeurs, que vers la multiplication des bâtiments, qui se devaient en outre d’être plus fonctionnels. Ce goût explique le grand nombre d’édifices de cette époque et la construction de bâtiments imposants un peu partout , et non pas seulement dans les grandes villes.
C’est pourtant Boukhara, la capitale, qui incarne le mieux aujourd’hui encore l’architecture de l’Asie centrale des XVIe –XVIIe siècle. Au XVIe siècle, la ville s’était développé vers le sud-ouest ; elle était entourée sur une longueur de dix kilomètres par un mur d’argile tassé protégé par des tours, percé de onze portes fortifiées. L’éminence artificielle de l’Ark, la citadelle, on avait construit sur une fondation légèrement surélevée de l’ensemble architectural le plus important du centre-ville, le complexe de Poyi Kalon( pied de sublimité). Le plus grand bâtiment de cet ensemble est la mosquée Kalyan du vendredi, la « grande mosquée » construit au XVe siècle et dont l’aménagement intérieur n’a pas été achevé queen 1514.
Elle se dresse à la place d’une mosquée du XIIe siècle, dont on avait conservé le célèbre grand minaret, et dont le plan était peut-être identique. Avec une superficie de 130m x 80 m, la mosquée de Kalyan ne le cède en importance qu’à celle de Bibi Khanum de Temour, à Samarcande, et à la mosquée du vendredi d’Hérat. En face du portail oriental de la mosquée se dresse, à la même hauteur, le portail de la madrasa Mir-I arabe(1536-1536). Cette disposition de deux bâtiments monumentaux « en miroir » est appelé KOSH ( couple) et se rencontre assez fréquemment dans l’architecture des XVIe –XVIIe siècle. La disposition de la madrasa réflexion approfondie, et les détails ainsi que le décor témoignent d’un goût très sur. Les tympans des portails et des arcades de la cour sont décorés de mosaïques, de faïence de grande qualité, et des incrustations de faïences intégrées dans les coupoles des iwans transversaux, décorés de stalactites de stuc. Le portail principal, dont l’arc très élevé est flanqué de parts d'autres de six petites loges répartis sur deux niveaux, était lui aussi orné de mosaïques. Cette madrasa, la première qu’on ait construite à Boukhara de temps d’Abdoulla Khan, allait servir de modèle à la plupart des madrasas ultérieures de la ville.
Les deux madrasas qui se font face, celle de Modari Khan (1566-1567) et celle d’Abdoulla Khan (1588-1590) à l’ouest du complexe Payi Kalyan, offrent un nouvel exemple de schéma de Kosh. La façade de la madrasa de Modari Khan, de dimensions réduites et aux ornements modestes, n’est pas parallèle à la façade de la cour intérieure ; l’ensemble des pièces le plus important- le vestibule et les deux salles à coupole sur croisée – se trouve ainsi inscrite dans un trapèze massif: les iwans transversaux habituels sont absents de la cour rectangulaire. La madrasa d’Abdoulla Khan, situé en vis-à-vis, présente un aspect beaucoup plus impressionnant et plus complexe. Sa façade principale est caractéristique de la forme des madrasas d’Asie centrale de l’époque et des périodes ultérieures: au centre, se dresse un haut portail avec une niche d’entrée voûtée dans un cadre rectangulaire, un panneau épigraphique horizontal est disposé au-dessus de son arc. De petites tours d’angle donnent un aspect arrondi aux bords extérieurs du portail. Deux étages de loges donnant accès aux cellules d’habitation sont disposés de part et d’autre du portail, aux angles, les tours massives présentent la même hauteur que la façade, ornée de belles mosaïques de briques et de panneaux émaillés dans des tons de blanc, de bleu foncé et de bleue claire, avec des dessins de grandes finesses. Sur ses axes transverseaux, la cour intérieure est doté d'ïwans encadré de portails impressionnants. Derrière l'iwan situé à droite par rapport à l’entrée, de petites cellules forment un rectangle devant la façade latérale. Un grand corps de bâtiment qui fait saillie derrière l'iwan postérieur est occupé par une haute salle à coupole évoquant une petite « cour intérieure » couverte, sur laquelle donnent les deux étages de cellules en loggias qui l’entourent. Les coupoles des deux salles qui s’ouvrent de part et d’autre du vestibule sont très imposantes. Reposant sur des arcs qui se recoupent, elles sont ornées de stalactites et d’écoinçons « en écu » et sont fermées par des lanternes. Les axes de la salle de droite sont dirigés vers les quatre points cardinaux, ce qui ne correspond pas à l’orientation du bâtiment: peut-être devait-il servir de tombeau d’Abdoulla Khan.
La plus grande madrassa de Boukhara est la madrasa Koukaldosh (1568-1569). Elle fait partie intégrante du complexe du Labi- Khavouz. Un hawz ou havouz est un bassin municipal qui remplaçait l’adduction d’eau dans les villes médéviales. On l’entourait souvent d’autres bâtiments publics qui profitaient de l’atmosphère plaisante créée par l’eau, les arbres et l’ombre. À l’Instar d’autres villes d’Asie centrale, Boukhara comptait plusieurs ensembles de ce genre. En plus de la madrasa Koukaldosh, ce complexe englobait la khanaqah et la madrasa Nodir Devon Beghi ( 1620-1622). Le madrasa Devon Beghi devait initialement servir de caravansérail, ce qui explique l’absence de salles à coupole de part et d’autre du vestibule, obligatoires pour une madrasa ; les tympans de son portail sont ornés de mosaïques représentant des oiseaux fabuleux. Dans la madrasa Koukaldosh, des techniques hors commun s’associent à un plan relativement uniforme et à un décor de faïence mal conservé.
La façade principale de la petite khanaqa du Devon Beghi donne sur le bassin qui se trouve à ses pieds, dans son axe. Le rectangle du portail qui ne fait pas saillie sur le mur et dont la niche d’entrée présente une forme ogivale, dépasse largement le toit. Les angles des façades intègrent des tours rondes et ses éléments étroits, entre les tours et le portail, sont articulés par quatre niches plates disposées les unes au-dessus des autres, dans un cadre rectangulaire. Le cadre rectangulaire du portail, ses larges tympans, ainsi que ceux des petites niches sont décorent de mosaïque de faïence de qualité médiocre. Les entrées des façades latérales de khanaqa, avec la salle à coupole traditionnelle au centre, ne s’élèvent pas au-dessus du toit et sont dépourvues de revêtement. L’architecture de cette khanaqa révèle déjà une juxtaposition stéréotypée de techniques et de formes traditionnelles – expression d’un certain déclin de la création architecturale de Boukhara.
La dernière des grandes madrasas de Boukhara a ete construite en 1651-1652 par Abdoulaziz Khan. Elle fait face à la madrasa d’Ulug Bek du XV e siècle. Ce bâtiment devait éclipser les anciennes madrasas, mais cette comparaison trahit les premières signes d’une décadence artistique, d’un certain déclin d’habilite et du gout. Cette impression est due au manque d’harmonie des corps de bâtiment, aux proportions approximatives, à l’absence d'homogéneité de la façade principale et des façades sur cour et au coloris du revêtement, domine par un jaune acide.
Le portail mérite toutefois qu’on s’y arrête un instant. Sa niche polygonale est recouverte d’un réseau complexe de stalactites peintes, assujetties a des barreaux de bois. La cour est entourée d’un lambris de marbre ; à certains endroits le revêtement fait appel, en plus des panneaux émaillés, à une mosaïque de faïence un peu passe de mode à cette époque. L’intérieur des deux mosquées, la mosquée d’hiver située à droite du portail et du vestibule, et la mosquée d’Ete, plus petite située dans l’iwan postérieur de la cour, sont d’une magnificence fabuleuse. Des peintures ornementales de style kundal – un dessin à relief dore sur le fond bleu, qui imite les brocarts locaux tissent d’or- recouvrent les murs et les voutes. Ces dernières présentent des structures de stalactites complexes, qui prêtent à ces salles un aspect presque irréel, évoquant un décor de conte de fées. C’est particulièrement vrai de la haute salle de la mosquée d’hiver, dont les quatre murs sont conçus comme des portails, terminent par des coupoles à stalactites prodigieuses, absolument uniques au monde. Dans la grande salle d’audience coupole, les dessins kundal encadrent un panneau qui- bleu fonce sur le fond blanc- représente un bâtiment entre des arbres. Il n’existe pas dans toute l’Asie Centrale d’Édifice comparable, mais on relèvera avec intérêt sa ressemblance avec la Torre del Oro de Séville, ville musulmane ; on ne peut que s’interroger sur les circonstances qui présidèrent à la naissance de cette image.
Les bâtiments de Boukhara du XVIe siècle comptent parmi les premiers exemples de mosquée de quartier, un type de mosquée qui allait être très répandu plus tard. Ces bâtiments de dimensions relativement modestes ne remplissaient pas seulement une fonction sacrée ; ils jouaient également un grand rôle dans la vie sociale des quartiers. D’un point de vue architectural, ces mosquées occupent une place intermédiaire entre les bâtiments de prestige monumentaux et les simples immeubles d’habitation.
La mosquée Baland (« la haute ») est un bâtiment cubique reposant sur haut socle de pierre. Sur ses faces nord et est, la mosquée est bordée d’un portique de bois, ferme par le prolongement de port du mur ouest et du mur est. L’unique pièce de la mosquée est couverte d’un plafond de bois à ornement en relief en forme d’étoiles avec une corniche de stalactites. Tout comme la coupole décorative, ce plafond est suspendu par des chaines au centre de la pièce. Même sous un aspect actuel, l’intérieur de cette mosquée de quartier, la plus ancienne de la ville, fait l’effet d’un coffret à incrustations précieuses.
La mosquée Khodja Zayniddin, cachée tout au fond d’un quartier d’habitations est suturée à proximité d’un bassin, présente un plan asymétrique complexe, rare pour ce type de construction. Elle abrite en effet une tombe vénérée par les croyants, située dans une loggia qui ouvre sur une ruelle. Cette sépulture est entourée de quelques cellules. Une salle de prières carrée ainsi qu’un protique sur colonnes de bois, qui entoure la salle sur le nord et l’est, mérite une attention particulière. Le riche décor de la salle et forme d’un lambris de mosaïque, d’un décor mural polychrome et d'une peinture murale exécutée en kundal. La coupole repose sur des trompes, complétées par un système complexe d’écoinçons en écus ; sa surface ornée de nervures repose sur une somptueuse corniche de stalactites. L’ensemble des niches- mihrab excepte- ainsi que les trompes sont fermes par des structures de stalactites en forme de demi-coupoles. Les murs blancs du portique contrastent avec l’élégance chromatique de l’intérieur. L’asymétrie du plan témoigne de la parente de cette mosquée richement ornée avec les immeubles urbains qui l’entourent.
Parmi les constructions monumentales de Boukhara des XVI-XVIIe siècle qui ont marque le visage de la ville, il faut également citer les khanaqas, ces maisons de ressemblement des confréries de derviches soufis, que l’on considérait comme des lieux sacres. Les derviches y vivaient, y priaient et y accueillaient des pèlerins. Bahavouddin, fondateur de l’ordre soufi des Naqshbandiya. Ce lieu, considere comme une second Mecque, attirait de nombreux visiteurs. La khanaqas est un grand bâtiment austère à quatre portails en croix avec une salle carrée, surmontée d’une coupole. De nombreuses cellules de formes diverses, qui s’ouvrent sur l’extérieur par des loggias voutées, occupent – sur deux étages et dans une disposition aussi complexe qu'artistique-, les angles du bâtiment massif et carre. L’ensemble pittoresque qui entoure cet édifice comprend le tombeau vénérer par les fidèles, un bassin et un caravansérail.
A 5 km à l’ouest de Boukhara(1560-1563).
Les souverains de Boukhara n’ont pas construit de mausolées monumentaux. Ils les ont remplacé par un complexe funéraire absolument unique, à proximité de la ville. Dans cette singulière citent des morts, une multitude de tombeaux familiaux de dimensions réduites, entourent de murs perces de portails d’entrée, entoure le groupe de bâtiments centraux. Ce complexe est appelé Chor Bakr. Il a vu le jour dans les années sur la sépulture du saint local, Abou Bakr Saad.
Le plan central de la nécropole construite par Abdoulla Khan et forme de deux bâtiments à coupole, une khanaka et une mosquée- construits l’un a côté de l’autre, en parallèle et relient sur l’arrière par un étroit corps de bâtiment à cellules. Un minaret d’une hauteur relativement modeste se dresse dans l'axe de la cour ouverte ainsi formée. Il a probablement été érigé plus tard. On voit ici le bâtiment de la mosquée, dont la salle, tout en longueur, est coiffée d’une voute de forme et de construction insolites: demi-coupoles, entre lesquelles s ‘élève une coupole de petite dimension extérieure sur un soubassement de hauteur importante.
L’activité architecturale animée de Boukhara au XVI e siècle ne s’est pas limité à la construction des bâtiments sacrés. Cette ville conserve les plus anciens édifices marchands d’Asie centrale, dont l’architecture n’est pas moins imposante que celle des bâtiments sacres. Des halles à coupoles ( taq) rassemblait des commerces de même nature et étaient erigées aux intersections des rues principales des bazars. Le plan et l’aménagement de ces marches étaient détermine par leurs besoins concrets ; mais ils possédaient tous une salle centrale à coupole. Entre les rues, les espaces voutes recouverts de coupoles qui abritaient les chopes et les ateliers étaient disposes en une, deux ou trois rangées. À Boukhara, les bâtiments à coupole de ce genre qui ont traversent les siècles ont conservé leurs noms d'origine.
La Taqi Sarrafon («coupole des changeurs») est la plus petite. La salle octogonale a quatre accès et quatre niches sont surmontées d’une coupole reposant sur deux paires de puissants arcs qui se recoupent. Cette structure est également visible sur l’extérieur du bâtiment et prête une rare singularité a cet édifice visible de loin.
La Taqi Telpak Furushon («coupoles des vendeurs des bonnets») a été construite plus au nord par rapport La Taqi Sarrafon, à l’intersection de six rues ; elle est donc hexagonale. La salle médiane est entourée de galeries composée de cellules à coupoles et de chambres triangulaires. Six puissants piliers soutiennent sa coupole. Au-dessous , des fenêtres cintrées ouvertes sur les axes laissent pénétrer la lumière du jour.
La Taqi Zargaron («coupole des orfèvres») a été construit dans le vieux centre-ville, à l’intersection de deux rues. Elle présente un plan carre. Les niches de sa partie médiane, les galeries et les bâtiments annexes abritaient plus de trente échoppes et ateliers de bijoutiers. Si les labyrinthes voûtés de ce marché à coupole sont imposants, leur aspect extérieur n’est pas moins impressionnant : une structure complexe de coupoles de dimensions réduites se blottit autour d’une grande coupole centrale. Autres fois les rues situées entre les coupoles étaient, elles aussi, voûtées. On les appelait les Tim, c'est-à-dire passage.
Le Tim Abdoulla Khan construit en 1577 pour le commerce de la soie ressemble par sa forme et sa fonction aux marches à coupoles. Le bâtiment, dont la façade sur la rue percée de trois portails en saillie, présente un plan presque carre. Au centre, dans l’axe du portail médian, de larges supports doubles dessinent une grande salle octogonale. Ils portent les huit arcs qui se recoupent, et sur lesquels repose la coupole. La haute salle surmontée d’une coupole est entourée de galeries de cellules à coupole, de dimensions diverses ; avec les passages cintres, les loggias internes et les niches, elles forment un pittoresque système d’enfilades. Le Tim Abdoulla Khan est indéniablement un bâtiment remarquable, caractéristique de son temps, malgré l’absence du revêtement polychrome habituel a l’époque.
Le nom du mausolée de Tchashmaï Ayub signifie "la source de Job". La construction de là du bâtiment a été commencée au XII siècle, sous le règne de dynasties Karakhanides. Mais il y a la suite de constructions à eux plus tard au XIV sur l’ordre d’Amir Temur et est XVI siècle sous Abdoullakan. C’est un grand lieu saint de pèlerinage avec la source sacrée dont l’eau est considérée curative pour des maladies de peau.
Selon la légende, le profite Job aurait battu la terre avec son bâton et il aurait fait jaillir l’eau sainte pour guérir la population de Boukhara atteint d’épidémie de la peste.
Actuellement dans le mausolée se trouve le musée de l’Eau, racontant le système d’irrigation de la région de Boukhara aux XIX et XX siècles, ainsi que le problème de l’assèchement de la mer d’Aral.
Non loin de la place de Reghistan de Boukhara, dans le parc des Samanides, sur l’ancien lieu de cimetière, se brille la perle d’héritage architectural de l’Asie centrale- le mausolée des Samanides. La construction du mausolée a été réalisé sur l’ordre d’Ismael Samani, le fondateur de dynasties Samanides. Le mausolée a été dédié à son père Akhmad ibn Assad, devenu plus tard un sanctuaire familial des Samanides avec l’inhumation de son petit-fils d’Ismael.
La construction du mausolée a été réalisé entre en 892 et 943. Il est bien reconnu à l’international que le mausolée Samanides est le monument le plus ancien d'architecture Islamique en Asie centrale.
Son style architectural remonte au temps de règne des Sassanides, autrement dit reflète bien la culture zoroastrienne, adorateurs de feu. En 1920, le Mausole était encore caché et ensablent des tombeaux qui l’entouraient. En 1934 le mausolée a ete etudie par les archéologues russes dirigés par Shishkin, et il a été mis à jour.
Le mausolée a une forme cube, 10 m sur 10 m, construit des briques cuites d’une qualité exceptionnelle. Il est surmonté par une coupole également faite de briques. Seulement les cadres d'entrées sont décorés de la terre cuite par des détails architecturaux.
Ce mausolée est le plus ancien des mausolées de l’Islam, considéré comme la Perle rare.