Shakhrisabz


Shakhrisabz

le mausolée Gumbazi-Seidan

Shakhrisabz, l'ancienne Kesh, est la ville natale de Tamerlan. Ce dernier y fit édifier l'immense palais blanc Ak-Saray XIVe siècle, dont les impressionnants vestiges du portail offrent un décor de faïences sans pareil. La mosquée Kok-Goumbaz XVe siècle, le mausolée Gumbazi-Seidan et surtout la mosquée Khazrati Imam évoquent les anciennes splendeurs de cette ville.

Histoire de Shakhrisabz

Shakhrisabz - Shakhr-I-Sabz, la "ville verte" -, dans la fertile vallée de Kachkadaria, est cette antique ville sogdiane appelée Kech - qui fêtait en 2002, le 2700e anniversaire de sa fondation -, ville natale de Tamerlan, en fait le village de Khodja Ilgar, situé à 13 km au Nord. À sa naissance le 8 avril 1336, la ville de Kech était placée sous l’autorité de son père, du clan des Barlas, turcs "mongolisés", d’après ses biographes, afin de pouvoir en faire un descendant de Gengiskhanides, du khanat de Tachagataï. Il travailla constamment à embellir sa ville natale, qu’il dotera de force jardins, entourera de murailles et de douves et se fera construire le "palais Blanc". Les réalisations timourides seront détruites par le khan Abdoullah de Boukhara à la fin du XVes.. Son centre historique est classé, depuis 2000, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Il ne reste que d'impressionnants fragments d'un ensemble sacré et funéraire comparable, et tout aussi grandiose, de lu fin du XIVe siècle, ll se dressait à Charrisabz, lu ville natale de Timur, dont il mirait dû être le plus puissant bâtiment (on estime qu'il devait mesurer environ 70 m x 50 m) portait le nom de « Dar al- Siyadat , (« maison du pouvoir ») et ne trouvait dans le quartier sud est de la ville. Son plan ressemblait à celui du bâtiment de Turkestan : le haut portail d'entrée flanqué de deux puissants piliers d'angles ouvrait sans doute sur une vaste salle à coupole que prolongeait le mausolée, sur un même axe, Ces deux bâtiments étaient encadrés par deux autres groupes de locaux. Seul le pilier gauche du por¬tail a survécu, Il contient le mausolée de Jahangir, le fils de Timur» Ce pilier pré¬sente une hauteur inhabituelle, encore accentuée par son toit en pavillon. Le pilier droit, qui n'existe plus, aurait abrité le tombeau d'Omar Chaykh, un autre fils de Timur. Le mausolée que Timur s'était fait construire n'a pas été utilisé. On en a conservé une crypte, au sol recouvert de marbre, coifFée d'une coupole apla¬tie de construction singulière ainsi qu'un sarcophage de marbre. Une des pièces de ce mausolée-palais a servi de cadre en 1404 à une réception donnée en l'hon¬neur de l'émissaire espagnol de Clavijo, qui en a laissé une description enthousiaste et pittoresque

Les mausolées à Shakhrisabz

Ak Saray

Dans la première moitié du XVe siècle, plusieurs bâtiments funéraires et cultad» ont vu le jour à Char-i Sabz, non loin de Dar al-Siadat. Ils constituent un ensemble architectural original. Le tombeau du célèbre soufi Charm al-Dir» Kubi maître spirituel de l’émir Taragai, le père deTimur, occupe le cœur de ce complexe. Au-dessus de cette sépulture, Ulugh Beg fit construire un mausolée a coupole, ornée d’une mosaïque de briques émaillées bleues et turquoise. Il ne reste absolu¬ment rien de la coupole. Sans doute a-t-elle été remplacée il y a très longtemps par un toit de poutres plat, reposant sur deux colonnes de bois. En 1435, on construi¬sit juste en face du mausolée de Kulal la mosquée Gôk Gumbad (* coupole bleue »), qui servit de mosquée municipale du vendredi. Il n’en reste que le bâti¬ment principal, une salle à coupole carrée d’une portée de douze mètres, avec des niches marquant les quatre axes. Trois axes sont percés d’entrées, l’entrée orienta¬le formant portail sur toute la largeur ; de part et d’autre de la niche d’entrée, sa surface est ornée d’arcades disposées les unes au-dessus des autres. Sous la coupo¬le, entre les trompes d’angles, on observe les écoinçons en forme d’écu, typiques de cette époque. Il ne reste que le tambour massif de la coupole extérieure bleue, à laquelle le bâtiment doit son nom. Les rares vestiges de faïence polychrome se limitent aux piliers d’angle du portail et au tambour.

En 1437-1438, on ajouta au mausolée de Kulal ce qu’on appelle un « maqbara », une sépulture destinée aux parents et aux descendants d’Ulugh Beg. Ce bâtiment aux proportions régulières est formé d’un soubassement cubique et d’un haut tambour coiffé d’une coupole extérieure aujourd’hui restaurée. Il ne reste du décor du portail que des briques émaillées bleues, bleu clair et blanches sur le fond de la maçonnerie de briques ocre ordinaires. La mosquée et les deux sépultures occupent respectivement un côté de la cour qui les sépare, formant ainsi un ensemble imposant.