Langue Officielle


Langue Officielle de l'Ouzbékistan

L'ouzbek a été proclamé langue officielle de la République d'Ouzbékistan en 1989, marquant une étape significative dans l’affirmation de l'identité nationale du pays. Cette reconnaissance de l'ouzbek en tant que langue d'État fait partie d'un cadre plus large de politiques linguistiques qui ont suivi l'indépendance de l'Ouzbékistan vis-à-vis de l'Union soviétique en 1991.

Langue turcique, l'ouzbek est issu d’une langue ancienne connue sous le nom de Djaghataï, qui est elle-même le résultat d'un enrichissement de plusieurs influences linguistiques au fil des siècles, notamment le persan, l'arabe, et le russe. Le Djaghataï était la langue littéraire des empires turcs et a eu une grande influence sur l’évolution de l'ouzbek moderne. Aujourd'hui, l'ouzbek est écrit en alphabet latin, une décision prise en 1993 dans le cadre d'un processus de dé-soviétisation et d'affirmation de la culture ouzbèke.

Langue Parlée

En dépit de l'importance de l'ouzbek, le russe demeure couramment utilisé dans de nombreuses sphères de la vie quotidienne. Après des décennies de domination soviétique, le russe est souvent perçu comme une langue de communication interethnique, et il est largement utilisé dans les affaires, l'administration et les médias. Beaucoup de citoyens ouzbeks, en particulier ceux qui vivent dans des zones urbaines, parlent couramment le russe, parfois même mieux que l'ouzbek. Ce phénomène représente un héritage complexe du passé soviétique de la région, où le russe était la langue d'État et lingua franca entre différentes nationalités.

La diversité linguistique de l'Ouzbékistan est également reflétée par les nombreuses langues parlées dans le pays. En plus de l'ouzbek et du russe, le tadjike et le karakalpak sont largement utilisés; ces langues font partie des langues minoritaires du pays. Le tadjike, une langue persane, est principalement parlé par la communauté tadjike, tandis que le karakalpak, une langue turcique, est la langue officielle de la République Autonome Karakalpakistan, située dans l'ouest de l'Ouzbékistan.

Jusqu’en 1989, le russe occupait une position prépondérante non seulement au niveau de la communication mais aussi en tant que langue d’État. Le tournant est survenu le 21 octobre de cette année-là, lorsque le Parlement ouzbek a adopté une loi qui a érigé l'ouzbek au statut de langue officielle. Cet acte symbolique a été le point de départ pour la construction d'une identité nationale distincte, à un moment où le pays tentait de se libérer des influences soviétiques. Cette date est désormais célébrée chaque année comme la Journée de la Langue Officielle de l'Ouzbékistan, soulignant l'importance de la langue comme vecteur d’identité et d’unité nationale.

Éducation Linguistique

Dans le domaine de l'éducation, l'ouzbek est devenu obligatoire dans les écoles maternelles et primaires. Cela reflète une volonté politique de renforcer l'usage de la langue dans la jeunesse afin de préserver et promouvoir l'identité culturelle ouzbèke. Parallèlement, des écoles spécialisées existent pour d’autres communautés linguistiques, où la langue d'enseignement est le russe, le karakalpak ou le tadjik. Ces écoles jouent un rôle crucial dans la préservation des langues minoritaires, tout en enrichissant le paysage linguistique de la nation.

Au niveau de l'enseignement supérieur, les étudiants ont le choix de suivre des cours en ouzbek ou en russe, offrant ainsi une certaine flexibilité et répondant aux besoins linguistiques d'un secteur diversifié. Dans la République Autonome Karakalpakistan, des groupes d'études en karakalpak sont également proposés, témoignant du respect pour la diversité linguistique au sein du pays.

Impact de la Politique Linguistique

La promotion de la langue ouzbèke dans tous les domaines de la vie, y compris dans la culture, le commerce et l'administration, illustre les efforts déployés par le gouvernement ouzbek pour renforcer l'identité nationale. L'usage croissant de l'ouzbek dans les médias et la littérature a encouragé une renaissance culturelle, où de nouveaux écrivains et artistes s'expriment en ouzbek, s'appropriant une langue qui est à la fois un héritage et une source d'avenir. Cependant, le défi reste de concilier cette position avec la réalité du bilinguisme et de la coexistence des différentes cultures linguistiques dans le pays.

Conclusion

Au cœur de ces dynamiques linguistiques, l'ouzbek se dresse comme un symbole résilient de l'identité et de l'autonomie nationale. Dans un contexte où le russe continue d'avoir une place importante, la reconnaissance et la promotion de l'ouzbek ouvrent la voie à une société qui cherche à redéfinir son histoire et son avenir. Les politiques linguistiques d'aujourd'hui façonnent non seulement la manière dont les Ouzbeks se perçoivent, mais aussi la façon dont le monde les perçoit. Célébrer la langue ouzbèke, c'est également célébrer la culture, l'histoire et l'aspiration à un avenir prospère et uni. Ainsi, l'approfondissement des efforts pour préserver et valoriser cette langue contribuera assurément à construire un Ouzbékistan plus fort et plus cohérent.